Fun, Fish and Folk à Twillingate : un préambule.

Fun, Fish and Folk, c’est le nom du festival annuel de  Twillingate, à Terre-Neuve qui a pris fin hier, 26 juillet 2009, par une messe. Était-ce à cause de la Foi des gens d’ici que l’événement de clôture de ce festival avait ce caractère religieux? Ou simplement parce que c’était un dimanche? Ou encore parce qu’il fallait se faire pardonner tous les péchés commis pendant ces festivités qui durent une longue semaine pendant laquelle la bière et autres boissons coulent à flot? Peu importe. Ce que je sais, c’est que Twillingate m’a offert pendant les quelques heures où j’y ai séjourné les trois F promis par ce festival.

Avant d’aller plus loin avec le récit des triples F, quelques précisions géographiques s’imposent.

Twillingate est un petit village au cœur de l’une des îles d’un archipel situé dans la région de l’île de Terre-Neuve appelée «Adventure Central» par le ministère du Tourisme, de la culture et des loisirs de la province.  Dans le guide touristique fort bien fait offert gracieusement par ce ministère, le parcours qui nous conduit à Twillingate a pour nom : The Kittiwake Coast : Road to the Isles. Les Isles en question sont Change et Fogo Island, qui elles sont dans le segment touristique The Killiwake Coast : Islands Experience.

Twilingate donc, a comme voisine d’autres îles auxquelles elle est reliée par des ponts parfois minuscules, comme ceux qui mènent, notamment, à l’île de Little Harbour, à la New World Island et à l’île de Crow Head, où je loge et qui est maintenant administrativement désignée comme Twilligante Nord, alors que le village de Twillingate est aujourd’hui administrativement désigné comme Twillingate Sud.

Cet archipel est relié à l’île de Terre-Neuve non pas par un pont mais pas un Causeway Ayant écrit ce billet off line, sans le précieux secours du Grand dictionnaire terminologique de l’Office de la langue française du Québec, je ne peux vous donner la traduction du mot Causeway. J’ose toutefois une définition : bande de terre  construite par l’Homme dans des eaux peu profondes afin de relier deux îles sans pont.

Un Causeway peut être inondé, s’affaisser mais il ne peut s’effondrer comme le pont de Québec jadis, celui de Trois-Rivières plus tard et plus récemment, comme le Pont de la Concorde. C’est une construction qui illustre le génie maritime, pas le génie civil.

Ces précisions visant aussi à établir que Terre-Neuve-et-Labrador est une province IMMENSE, je raconterai dans un prochain billet en quoi et comment Twillingate a rempli, pour moi, toutes ses promesses de FUN, FISH and FOLK sans cependant qu’elles m’aient toutes été livrées par son festival.

Lodge with a view : icebergs à Twillingate

Ce matin, on peut apercevoir cinq icebergs aux abords de Twillingate, le premier arrêt de mon périple terre-neuvien. J’ai aussi découvert que mon acquisition d’un nouveau maillot de bain en vue de ce séjour n’était pas pure folie de consommation : il y a des plages à Twillingate. On ne précise toutefois pas la température de l’eau… Ni le nombre d’heures pendant lesquelles le soleil se pointe pour les nourrir des séances de bronzage.

Plage à Twillingate, Terre-Neuve. Source : site internet www.twillingate.com

Plage à Twillingate, Terre-Neuve. Source : site internet http://www.twillingate.com

C’est ce que j’ai appris en visitant le site internet http://www.twillingate.com, idée de vérifier si, justement, Internet était accessible dans cette île reliée par un pont à l’île de Terre-Neuve. OH QUE SI! Et il y a, parmi les quelque 2 500 personnes qui vivent à cet endroit des gens qui maîtrisent très bien cette forme de communication. Ils ont même pensé répondre à cette question d’une amie, il y a quelques jours. «Twillingate, qu’est-ce que ça veut dire? ». J’ai tenté une traduction littérale : La barrière (gate) du Twill??? J’ai cherché le mot TWILL dans mon Harrap’s Shorter qui m’a appris que le TWILL était un «tissus, croisé, sergé». Twillingate devenait alors La barrière du serge». Bizarre… Je me suis engagée à trouver la réponse à sa question, doutant bien que le sens du mot Twillingate s’était sans doute perdu dans ma traduction, comme dans Lost in Translation ou encore – et mieux – Traduire c’est trahir.

Donc, ce matin, en plus de me réjouir de la perspective de voir des icebergs dans quelques jours, j’ai trouvé, en page d’accueil du site Internet de ces insulaires l’explication du toponyme Twillingate. Je traduis : «Le nom Twillingate vient du mot français Toulinquet qui a été donné aux îles par des pêcheurs français, d’après un groupe d’îles de la côte de France, près de Brest, également appelées Toulinquet»

S’il y a une barrière dans le mot Twillingate, c’est donc celle de la langue. Et s’il y a un croisement, c’est celui des cultures. Car dans la section History du même site, on peut apprendre que si les pêcheurs français ont baptisé Twillingate, ce sont des Anglais qui y ont pris racine, aux côtés des Béotucks, un groupe des Premières Nations aujourd’hui totalement disparu. Comme les morues d’ailleurs.

«À Twillingate, l’industrie touristique a remplacé celle de la pêche à la morue», expliquent les auteurs des textes du site Internet de Twillingate, qui précisent également que leur patelin est «affectueusement» désigné comme la capitale mondiale des icebergs.

Vue d'un sentier de randonnée de Twillingate.

Vue d'un sentier de randonnée de Twillingate.

Petite la photo? Ces gens-là protègent même le droit d’auteur!

Ce qui est bien avec ce titre, c’est qu’il ne peut leur être ravi par une  intervention entrepreneuriale ou gouvernementale, comme ceux, par exemple, de capitale mondiale des festivals, ou capitale mondiale des arts du cirque.