Un mois et des poussières maintenant depuis les débuts du voyage des Entretiens avec Henry Mintzberg. Ce livre, en effet, ne se déplace pas en touriste. En faisant le pari de veiller à sa rédaction, à son édition (au sens littéraire), à sa production et à sa diffusion, j’ai mis la table pour des découvertes que seul permet le voyage. J’ai écarté l’option du « tout-inclus », ce qui, dans le monde du livre, suppose de confier à d’autres toutes les étapes qui mènent à la lecture. J’ai choisi – et oui, choisi – le voyage au long cours. Parce qu’il est fait de rencontres, d’échanges et d’apprentissages.
J’ai choisi le voyage « sac à dos » plutôt que valises rigides à roulettes. Ce qui, dans ce cas, se traduit par des livraisons à pied, en transport en auto et en véhicules de location – Communauto, quand je fais des livraisons sur l’île de Montréal. J’ai décidé de tisser des alliances avec les coopératives universitaires, les libraires indépendants et les associations pour élargir sa diffusion. J’ai écarté l’idée d’un grand lancement « tapis-rouge-et-beau-linge-en-présence-de-personnalités-connues », faute de moyens financiers mais aussi par choix. Je préfère, et de loin, la multiplication de petits coups d’envoi, là où les gens travaillent et vivent. La parution du livre n’a fait l’objet d’aucun communiqué de presse. J’ai offert des exemplaires du livre à des journalistes que je connais et dont j’apprécie le boulot; laissant à leur bon jugement d’en faire ce qu’ils voudraient. J’ai aussi partagé quelques nouvelles du voyage dans quelques courriels et dans les réseaux sociaux virtuels auxquels j’appartiens.
Ce livre a donc amorcé son périple dans mon quartier – Rosemont -, le 25 septembre, après être sorti des presses du Caïus du livre, une chouette petite imprimerie de la rue Masson. Ses premiers points de vente ont été les librairies Paulines, rue Masson et Raffin, sur la Plaza St-Hubert. Le premier article sur ce livre est paru dans le média indépendant hyperlocal http://www.ruemasson.com, quelques heures avant son premier lancement à l’Aquarium, encore sur la rue Masson.
Que s’est-il passé, depuis un mois et des poussières? Il y a eu des jours de grands doutes. Est-ce que le développement d’un tel réseau de distribution était réaliste? Si oui, le livre trouverait-il preneurs? Et surtout, saurait-il faire rayonner les propos et la pensée de Mintzberg en dehors des écoles de gestion et du lectorat d’affaires?
En ce 30 octobre, je crois que la réponse à ces questions est OUI. Plusieurs coopératives et librairies indépendantes ont répondu à l’appel (voir la page Acheter le livre). Et la réponse de leur clientèle est encourageante, étonnante même. Ce qui me réjouit, bien sûr parce que les ventes génèrent des revenus. Mais ce qui me touche encore plus, c’est de voir combien les libraires eux-mêmes sont devenus des complices de ce voyage. Quel plaisir de recevoir des courriels et des appels téléphoniques chaleureux des Denis, Jeanne, Louise, Marie-Andrée, Patrick, Céline et Marc m’annonçant qu’ils ont besoin d’un nouvel arrivage! Quel plaisir aussi de recevoir des courriels et des appels de libraires de régions non desservies encore par mon réseau de distribution et qui souhaitent procurer l’exemplaire demandé par un ou une cliente? « Nous sommes un peu des détectives. Nous sommes prêts à remuer des montagnes pour satisfaire une seule demande », m’a expliquée une dame de Valleyfield. Ces gens-là, à l’évidence, aiment les livres et leur travail.
Et il y a ces gens que je ne connais pas qui m’écrivent des courriels pour me faire savoir combien les propos de Mintzberg les rejoignent, les touchent et les encouragent à oser le changement dans la gestion et dans les relations en milieu de travail.
Depuis un mois et des poussières, le voyage des Entretiens est fait de quelques coups de barre. Mais surtout de plusieurs coups de coeur, pour moi et aussi, pour certains de ses lecteurs. Parmi eux, il y a monsieur Pierre Renaud, le grand patron des librairies Renaud-Bray, qui a décidé, hier le 29 octobre, d’apposer un Coup de cœur sur le livre. La nouvelle, incroyable, m’a été communiquée par courriel par Marc Blanchette, responsable des achats en sciences humaines de la maison, avec le commentaire « Chanceuse! ». Et comment! Il se trouve plusieurs personnes à faire confiance aux Coups de coeur de monsieur Renaud. Son coup de coeur est un énorme Coup de main pour la suite du voyage.
Prochain arrêt : le retour aux sources à Rimouski et Sayabec (voir le billet précédent) et une pause amicale et d’affaires à Québec au retour. Et d’ici là, sans doute quelques belles surprises que je raconterai ici.
PS. De mémoire, il s’est trouvé il y a quelques années des des gens qui ont émis l’hypothèse que les éditeurs achetaient les Coups de coeur de monsieur Renaud. Je peux témoigner et jurer que dans ce cas, il n’est en RIEN. Et je crois qu’il n’est en RIEN. POINT. Chose certaine, Curieuse limitée (le nom de ma raison sociale, comme éditrice), n’en a pas les moyens et n’a surtout jamais eu l’intention de soudoyer quiconque pour parler en bien de sa première mouture.
WordPress:
J’aime chargement…