Mars, le mois des fêtes et des tempêtes

Déjà le 1er mars… Que le temps passe vite. Et je ne pense pas à l’hiver ici. Je pense au passage du temps en général, des années humaines scandées par les anniversaires de notre naissance, en particulier.

Mars, pour moi, c’est le temps de «ces» célébrations. Jusqu’à son décès le 22 avril 2008, la ronde débutait par des Bonne Fête à Léo, mon père. Le 4.  Souvent par téléphone, le mois de mars étant, rappelait-il à chaque année, «le mois des tempêtes». Et puis, le 10, c’était et c’est toujours Gabriel, mon fils. Et enfin, le 30, Luce, ma fille. 4-10-30, nous étions alors à l’ère des anniversaires de chiffres pairs.

Et voilà que maintenant, au bon gré de la vie,  des  naissances les 1er et le  5 mars se sont ajoutées. La séquence  mnémonique en a été modifiée pour devenir  1-5-10 et 30.  Si je croyais à la numérologie, je serais certainement troublée par le fait que 5 – 1 = 4. Mais comme je ne suis pas très portée sur de tels signes dont certains parlent comme étant le  destin,  j’attribue simplement au hasard le résultat de cette soustraction de ces deux additions à mes fêtes de mars.

Par contre – et même si je ne crois pas plus en l’astrologie – je commence à m’y connaître en Poissons (Luce étant exclue pour l’instant de mes observations puisqu’elle est Bélier).

1-4-5 et 10 : c’est quand même un échantillon statistiquement représentatif de l’espèce! Ou plutôt de la famille. Car des espèces de poissons, il en existe des milliers, des millions peut-être?

Pour en avoir pêché quelques-uns, j’ai décidé que les miens étaient, par moments, des truites de rivières et à d’autres, des saumons. Certainement pas des morues.

Je m’explique. Des morues, c’est certes délicieux, mais ça se tient en ban et c’est franchement un peu nono. Ça mord facilement et ça ne se débat pas un seul instant. C’est juste lourd à tirer jusqu’à la chaloupe.

Des truites de rivières? Elles sont d’une indépendante et d’une intelligence remarquable. Voient-elles une ombre se profiler sur la rive, entendent-elles un froissement de branches qu’elles se défilent ou pire encore, elles boudent l’hameçon. Elles mordent avec vigueur quand elles ne se sentent pas trop désirées. Et même les plus petites se débattent au bout de la ligne comme des diables dans l’eau bénite. Si vous n’y faites attention en décrochant vos appâts, elles vous filent entre les doigts et retournent dans l’eau. Pour déguster un filet de truite de rivière, il faut du mérite, de la patience et un brin de ruse.

Des saumons? Impossible de penser à un poisson plus déterminé (entêté) à vaincre les obstacles que ces bêtes lorsqu’elles retournent frayer dans la rivière qui les a vues naître. Je le sais, j’en ai vu franchir les bien nommées Big Falls de l’embouchure de la rivière Humber, à Terre-Neuve, en 1996. Patientez jusqu’à une minute de ce petit film promotionnel, capté exactement à cet endroit.

Source : Humber Lodge Big Falls

Ces quelques instants près des Big Falls sauront, je l’espère, faire savoir aux Poissons de mon entourage qu’ils sont à mes yeux d’une espèce rare.