Recherche Sonny’s Dream en français

La chanson Sonny’s Dream, de l’auteur-compositeur-interprète Ron Hynes, est un classique à Terre-Neuve. Des artistes de renom d’autres provinces canadiennes et d’autres pays l’interprètent. Elle n’a jamais été «officiellement» traduite en français. Il en existe pourtant une version francophone, chantée par un homme qui vivait sur la Côte-Nord ou la Basse côte Nord du Québec à la fin des années 1970 et au début des années 1980. L’homme en a informé Ron Hynes, qui a trouvé la chose amusante. Il a demandé à cet homme de lui envoyer les paroles de sa chanson en français. L’homme en question ne l’a jamais fait.  Ron Hynes sera sur scène et en coulisses pendant le Newfoundland & Folk Festival de St.John’s, du 7 au 9 août 2009. Je serai là parmi les spectateurs. Avec votre collaboration, Ron Hynes pourrait enfin assouvir sa curiosité.

Vous pouvez écouter  Sonny’s Dream interprétée par Ron Hynes dans sa page My Space  :  http://www.myspace.com/ronhynes. Vous pourrez également y découvrir d’autres chansons magnifiques, beaucoup plus récentes.

Voici également une autre de ses interprétation de  Sonny’s Dream, live cette fois, à l’occasion des événements entourant le gala des East Coast Music Awards (ECMA), tenu à l’ïle du Prince-Édouard en 2006. 

Avez-vous déjà entendu cette chanson en français dans un hôtel ou un bar de la Côte-Nord du Québec ou de la Basse Côte-Nord à la fin des années 1970 ou au début des années 1980? En connaissez-vous les paroles en français? Connaissez-vous l’homme qui la chantait? Êtes-vous l’homme qui la chantait? Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions, merci de communiquer avec moi par courriel à jacinthe.tremblay@gmail.com. Et n’hésitez pas à partager vos indices, vos pistes, vos souvenirs ou vos commentaires ici.

Flash Back – Photographe du Caillou sur le Rocher

Imaginez une discothèque nommée le Joinville, avec, aux petites heures, une centaine de Français et Françaises sautillant joyeusement en chantant à tue-tête ceci :

Impossible à imaginer? C’est pourtant exactement cette scène qui restera gravée  dans ma mémoire quand, dans plusieurs années, je repenserai à mon récent saut de puce de 24 heures sur le Caillou, ainsi que ses habitants désignent l’île de Saint-Pierre, le chef-lieu de l’Archipel de St-Pierre-et-Miquelon. La France en Amérique, comme le veut son slogan. Une région de France bien loin de sa Métropole mais à quelque 25 kilomètres des côtes de Terre-Neuve. Au point où les St-Pierrais se reconnaissent beaucoup plus dans cette chanson que dans La Marseillaise. Quant au JOIN du Joinville, on peut imaginer tous les sens de sa déclinaison.

Néons du bar et discothèque le Joinville, St-Pierre, St-Pierre et Miquelon.

Néons du bar et discothèque le Joinville, St-Pierre, St-Pierre et Miquelon.

Si cette scène me restera en mémoire longtemps,  c’est aussi parce qu’un des danseurs les plus enthousiastes sautillant sur les airs de The Islander, interprétée par la formation terre-neuvienne The Navigators, est le photographe St-Pierrais Jean-Christophe Lespagnol, que j’avais croqué au travail sous la tente du Réseau culturel francophone de Terre-Neuve-et-Labrador pendant le Newfoundland and Folk Festival de St.John’s, en août dernier.

Jean-Christophe Lespagnol, photographe de St-Pierre et Miquelon, à l'oeuvre dans la tente du Réseau culturel francophone de Terre-Neuve-et-Labrador. Aoüt 2009. Photo : Jacinthe Tremblay

Jean-Christophe Lespagnol, photographe de St-Pierre et Miquelon, à l'oeuvre dans la tente du Réseau culturel francophone de Terre-Neuve-et-Labrador. Aoüt 2009. Photo : Jacinthe Tremblay

Jean-Christophe est à la fois le photographe officiel de la Ville de St-Pierre, collaborateur régulier de l’hebdomadaire local l’Écho des Caps, correspondant de l’Agence-France-Presse (AFP) et, amoureux du Rocher. Au-delà de ces multiples boulots et contrats, il consacre le plus souvent possible son talent à perpétuer la mémoire de l’Archipel et de ses citoyens. Certaines de ses photographies artistiques se retrouvent sur son site Internet .

J’ose ici un copier/coller, en contravention totale de son droit d’auteur. Il me pardonnera certainement d’avoir reproduit ici son Francis, un ancien pêcheur et personnage illustre de l’Archipel.




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Francis © JC L’Espagnol
©Jean-Christophe L’Espagnol

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Stephen, le musicien, et Noé, son chien terre-neuve.

Je les avais vus en 2008, aux abords du lac Quidividi, le jour des St.John’s Royal Regatta, la plus ancienne compétition sportive en continu en Amérique du Nord, que j’avais racontée dans Le Devoir.

En fait, j’avais surtout porté mon attention sur Noé, un majestueux chien terre-neuve noir. Il était fidèlement assis derrière son maître, qui chantait et jouait de la guitare. J’avais pris une photo de Noé et de son maitre – de dos – un peu comme une voleuse ou une voyeuse. Et j’avais poursuivi ma route.

Noé et son maître chanteur

Noé et son maître chanteur

Pas cette fois. Quand j’ai aperçu le maître de Noé, ce matin, je lui ai demandé s’il était là l’an dernier. Il m’a dit oui avec un grand sourire et, reconnaissant mon accent, il m’a immédiatement parlé de son amour du Québec. De son amour pour la Ville de Québec. Et plus précisément des musiciens de rue et des amuseurs de rue de la capitale du Québec.

Montrant son CD, Road Home, Stphen Doiron m’a raconté que la production de cet album avait été rendue possible par ses amis artistes méconnus mais combien généreux qui animent les touristes autour des remparts.

Doiron. C’est bien un nom de famille francophone. Et qui vient du Québec en plus. Stephen est pourtant né à Terre-Neuve, d’une mère anglophone qui avait hérité du nom de son père, né, lui à Dorval. Stephen, lui, n’a jamais connu son père et porte donc le nom de sa mère, donc de son grand-père Doiron.

Ce grand-père, Phil de son prénom, a fait craqué la mère de Stephen, une Terre-Neuvienne, lors d’un accostage de son bateau à St.John’s. «Il était un musicien extraordinaire, qui jouait de plusieurs instruments et qui avait une voix magnifique. Il parlait au moins six langues», m’a dit Stephen. Phil, selon ce qu’on lui a raconté, n’était pas particulièrement beau. Il charmait par sa voie. Et sans doute par autre chose. Car au gré de ses accostages à St.John’s, il a fait à la grand-mère de Stephen 16 enfants. Et un jour, femme et enfants ne l’ont plus jamais revu.  Disparu dans les eaux troubles d’une mer agitée ou dans les bras d’une autre grand-mère vivant dans des eaux plus paisibles? Mystère.

Phil a hérité de son grand-père une voix et un talent musical évident. Mais aussi un goût de barouder dans les eaux troubles et paisibles de notre petite planète. C’est comme ça qu’il est atterri à Québec. Entretemps, il avait fait quelques enfants à une terre-neuvienne qui elle, il y a deux ans, a fait comme le grand-père de Stephen. Elle est partie vers une destination inconnue, sans même donner le nom d’une ville pour y recevoir des nouvelles poste restante.

Pour l’aider à payer son billet de retour vers sa ville natale pour y prendre soin de ses enfants, ses amis musiciens de la rue et amuseurs publics de Québec ont allongé des dollars, lui ont trouvé un studio d’enregistrement et ont permis qu’il trimballe, avec sa guitare et Noé, son CD Road Home.

Le maître de Noé, Stephen Doiron.

Le maître de Noé, Stephen Doiron.

Si vous passez aux abords du lac Quidividi en 2010, le jour des Régates, et que vous apercevez un majestueux chien  terre-neuve fidèlement assis,  prenez quelques instants pour écouter la voix et la guitare de son maître.  Et dites-vous que le 20$ que vous échangerez contre Road Home sera tout, sauf de la charité. Stephen a certes une histoire de vie émouvante mais il a surtout, une voix et du talent. Si, en plus, vous aimez les ballades country-folk, vous serez choyés.

Improvisation mixte. Thème : Vic Vogel. Lieu : Tilting. Catégorie : humour

Je revenais d’une marche sur la Turpin’s Trail de Tilting quand j’ai croisé cet homme.

George, rencontré à Tilting, a été le batteur du Vic Vogel Big Band de Montréal pendant six ans. Photo : Jacinthe Tremblay

George, rencontré à Tilting, a été le batteur du Vic Vogel Big Band de Montréal pendant six ans. Photo : Jacinthe Tremblay

Je lui ai demandé où était le point de départ officiel de la Turpin’s Trail. Il m’a montré une pancarte à quelques mètres d’où nous étions ainsi que l’endroit précis d’où je venais d’arriver. Ma question était stupide! Un sentier de marche de plusieurs kilomètres le long des côtes de Fogo, on le prend à partir de n’importe où!

Lui, était plutôt intéressé à savoir d’où je venais. Sur la planète s’entend. Quand je lui ai dit Montréal, il m’a demandé dans quel quartier j’habitais. Rosemont! Si j’étais resté plus longtemps à Montréal, j’aurais peut-être habité dans ce coinm même si j’aime plus le Plateau, qu’il a tout de suite enchaîné. J’avais, à l’évidence, affaire à un connaisseur. Au point où je me suis demandée si je n’avais pas affaire, tout bêtement, à un Montréalais. Oui et non.

George, c’est son nom, vit en Nouvelle-Écosse. Il est marié à une native de Tilting, d’où sa présence à une des entrées possible de la Turpin’s Trail. George connaît Montréal parce qu’il a étudié en musique à McGill. Il a  habité à Notre-Dame-de-Gräces (NDG). Je lui ai dit que si j’avais plus d’argent, j’aimerais bien habiter dans NDG.

George a aussi fait de la musique à Montréal. Chez Biddle’s, entre autres. Et, pendant six ans, il a répété tous les lundis soirs dans le sous-sol de l’ex Grand café, rue Saint-Denis, avec la joyeuse bande du Big Band de Vic Vogel. Des années de plaisir! Et quelques bonnes anecdotes sur le grand personnage qu’est Vic Vogel.

Comme cette fois où une spectatrice qui faisait des spectacles XXX dans le Village est venu à un show avec son tigre. La bête en question est montée sur scène et s’est installée au pied de la batterie de George. Vic n’a pas aimé cette intrusion. «Il a arrêté la pièce, s’est dirigé vers le tigre et lui a lancé, en lui donnant des coups de pied : Get out of here! Tous les musiciens étaient terrorisés, croyant assister en direct à la mort imminente de Vic. Et bien non, le tigre a quitté la scène. Il s’est plié, comme nous d’ailleurs, aux ordres de Vic», s’est rappelé George.

George m’a raconté cette histoire en anglais, s’excusant de ne plus se souvenir du français, qu’il s’est efforcé d’apprendre pendant son séjour à Montréal. Et il y est allé d’une autre anecdote. «Nous avions l’habitude, après les répétitions, d’aller boire quelques bières sur la rue Saint-Denis. Dans un des cafés, le barman demandait toujours si je voulais une pression (pour draft). Un soir, voulant montrer que j’étais un Anglo plein de bonne volonté, je me suis dirigé au bar et j’ai dit : Je veux un pompier. Le barman m’a regardé dans les yeux et m’a dit : que voulez-vous? Et j’ai répété : Je veux un pompier. Le gars m’a alors dit : Monsieur, si vous voulez un pompier, vous n’êtes pas dans le bon bar.»

Sur ce, George a montré la direction de l’une des entrées de la Turpin’s Trail et m’a lancé : Heureux de t’avoir rencontré. Tu salueras Vic si tu le rencontres. Maintenant, c’est l’heure d’aller boire un pompier.».

rencontre de George à Tilting le  29 juillet 2009 écrite le 1er août à Trinity, Terre-Neuve, au son des cris de CORBEAUX.