Mintzberg parmi les plus grands penseurs de la gestion au monde, encore

Voici ce que m’a appris mon alerte Google Mintzberg du jour.

Je cite le McGill Reporter du 18 novembre : « Henry Mintzberg, the Cleghorn Professor of Management Studies at the Desautels Faculty of Management, is one of four Canadians listed among the world’s Top 50 business thinkers, according to biennial rankings sponsored by the Harvard Business Review. Mintzberg, who ranked No. 30, is the author or co-author of 15 books, including the influential Rise and Fall of Strategic Planning.»

J’ignore qui a choisi Rise and Fall of Strategic Planning parmi ses livres mais je trouve ça plutôt amusant. Ce livre –
Grandeur et décadence de la planification stratégique, en français -, date de 1994 alors que Managing – Gérer, tout simplement en français, paru il y a deux ans, a gagné le prix du meilleur livre de gestion de l’année 2010 au Royaume-Uni. Cet honneur a été décerné par la British Library, entre autres.

Rise and Fall of Strategic Planning, donc, serait donc un livre influent. Pas assez, je trouve. Car ces jours-ci, de nombreux ministères imposent des exercices de « planification stratégique » très coûteux à leurs « subventionnés » à qui ils coupent par ailleurs les subventions après qu’ils aient financés ces coûteux – et souvent totalement inutiles – exercices de planification dite stratégique. (auto-pub : HM revient à quelques reprises dans mon livre sur ses critiques à l’endroit de ces exercices, et sur l’essence de ce qu’est la stratégie.

J’y reviendrai sans doute, un jour ou l’autre. D’ici là, je profite de la nouvelle de ce classement pour citer un extrait de mon livre qui traite, justement, des classements de ce genre.

Son titre est : Le gourou et les classements. J’en suis la signataire

Mintzberg a été désigné en mai 2008 comme le neuvième plus important « Business Thinker » au monde par le Wall Street Journal. Entre 2008 et 2009, il est passé de la 16e à la 33e place d’un autre palmarès, le « TOP 50 Global Business Thinker », établi par la firme Crainer Clearlove. Peu importe son rang, ces « reconnaissances » sont absentes de son curriculum vitae.

Que pense-t-il de ces classements? Sa réponse est une anecdote.

Il y a quelques années, des journalistes britanniques ont téléphoné à son bureau de l’Université McGill pour lui réclamer une entrevue. Il leur a fait savoir qu’il n’avait pas le temps. Ils sont revenus à la charge lorsqu’ils ont appris qu’il prononçait une conférence à Londres. Ils ont alors proposé de le rencontrer à son arrivée à l’aéroport d’Heathrow, à 7h30 le matin, heure locale.

HM se demandait bien quel grave enjeu méritait tout ce ramdam. Il a donc été étonné d’entendre la question suivante : « Monsieur Mintzberg, il y a beaucoup de concurrence dans votre domaine – lire les gourous du management. Comment vivez-vous cette pression? »

Il se rappelle qu’il était de mauvais poil, après un vol de sept heures sans sommeil. Il a répondu, du tac au tac : « I never set out to be the best. It’s too low a standard. It’s sounds horribly arrogant, but it’s not. I set out to be good. I compete with myself. I set out to do my best. » Je n’ai jamais cherché à être le meilleur. Ce standard est trop bas. Ça peut sembler terriblement arrogant, mais ça ne l’est pas. J’ai toujours travaillé pour être bon. Je suis en compétion avec moi-même. Je fais de mon mieux.

HM adore raconter cette anecdote et re-citer cette réponse. On la retrouve d’ailleurs, mot pour mot, dans un article de la journaliste Sharda Prashad, paru dans l’édition du 28 septembre 2009 du magazine Canadian Business. Il a toutefois apporté cet ajout. « Presumably that’s what they will put on my tombstone ». Je présume que c’est ce qu’ils mettront sur ma pierre tombale.