À quelques heures du décollage avec Saku mon chien urbain comme bagage de soute

Pour me rassurer moi-même et pour les visiteurs qui s’inquiètent des périls qui guettent Saku – mon chien urbain – pendant ses prochaines heures dans la soute à bagage d’un avion, j’ai pensé relire et diffuser ici un de mes articles paru dans La Presse en 2008, en y ajoutant quelques remarques, en gras. Voici donc, en reprise et avec ses extras.

Voyager en avion avec un chien

Prendre l’avion avec un chien exige beaucoup de planification. Plusieurs règles s’appliquent aux voyageurs à quatre pattes et à leurs maîtres.  La place d’un chien et le prix de son passage sont liés à sa taille et à sa fonction. Les voyages en cabine sont réservés aux chiens d’assistance ainsi qu’aux petits cabots dont la cage ou le sac de transport peuvent être placés sous un siège. Tous les autres sont condamnés à la soute. Cela bouleverse tellement certains maîtres qu’ils renoncent imposer ce traitement à leur chien. Il est légitime de s’inquiéter lorsqu’on enregistre un «être vivant» comme bagage. J’ai surmonté mes angoisses pour m’envoler avec Saku, mon Jack Russell, en direction des déserts du Nevada et de la Californie en 2008.

Saku, au départ vers Las Vegas, en 2008.

Saku, au départ vers Las Vegas, en 2008.

N’empêche que j’avais quelques pincements de coeur à mon arrivée au comptoir de Wesjet, mon transporteur pour ce périple.

Les chiens sont des bagages VIP entourés des attentions dignes de la première classe. Ils ont droit à des manutentionnaires personnels dans tous les aéroports. Ils sont les derniers embarqués dans l’avion et les premiers à en sortir.

Le plus grand stress est pour leurs maîtres, notamment lors des inspections de sécurité. Il faut alors sortir le chien de sa cage et réussir – de gré ou de force – à l’y faire entrer à nouveau. Saku s’y est plié de bonne grâce sous les effets combinés de biscuits et de sédatifs.

La phrase qui précède était une formulation élégante pour dire : Si ce damné de chien n’avait pas été assommé par une dose relativement minime de somnifère, je n’aurais jamais réussi à le faire pénétrer dans sa cage après les contrôles de sécurité. Je pense qu’ils serait encore en train de courir à l’Aéroport Pearson – ou aurait été tiré par un agent de sécurité, qu’il aurait préalablement mordu.

Mon chien a survécu à son baptême de l’air et à des milliers de kilomètres dans le noir. Depuis son retour sur la terre ferme, il va régulièrement se blottir dans sa cage de transport aérien. Mon flair me dit qu’il est déjà prêt à repartir.

Son amour de sa cage se maintient depuis cette époque. Je compte donc l’inviter à s’y blottir avant mon départ de la maison, lui offrir une saucisse à hot-dog au complet s’il le fau, et l’embarrer jusqu’au décollage.

Avant le départ

La présence d’un chien détermine le choix du transporteur, l’itinéraire de vol; la période de déplacement et, dans certains cas, la destination. Voici quelques mesures à prendre pour avoir le droit de décoller.
Dans ce cas, c’est le lieu d’atterrissage qui a déterminé mon choix de transporteur. Air Canada est le seul à servir la ville de mon arrivée à Terre-Neuve.


Visiter le vétérinaire

Seuls les animaux vaccinés contre la rage et en santé peuvent prendre l’avion. Les compagnies aériennes et les autorités douanières en réclament une preuve signée par un vétérinaire. Cette visite médicale doit être effectuée plusieurs semaines voire plusieurs mois avant de faire toute réservation. C’est que les critères d’immunisation et de santé sont souvent élevés à l’étranger. Ainsi, les autorités canadiennes et américaines exigent que les chiens aient été vaccinés contre la rage au moins un mois et au plus un an avant de franchir les frontières. Pour le Royaume-Uni, le vaccin doit avoir été donné six mois avant le départ et sa validité doit être confirmée par des tests sanguins. Pour entrer dans un pays membre de l’Union européenne, le chien doit, en plus d’un certificat de santé et de vaccination, avoir un tatouage ou une micropuce prouvant son identité.

Les normes et restrictions d’entrée en vigueur dans la plupart des pays figurent dans le Travelers Pet Corner du site internet de l’Association internationale du transport (IATA). http://iata.org.

Vérifier les limites à l’accès canin

Seules les cages approuvées par l’Association internationale du transport aérien sont acceptées dans les avions.

Même les compagnies aériennes «amies des chiens» leur imposent des restrictions. Leur nombre, par exemple, est limité. Certains appareils ne disposent pas de l’espace suffisant pour accueillir les grands et gros chiens. De plus, des interdictions d’accès peuvent être en vigueur aux dates où vous comptez voyager. Dès que le mercure descend au-dessous de zéro, les compagnies aériennes imposent un embargo «grands froids». Si la température est élevée, elles peuvent décréter un embargo «grandes chaleurs».

Pas d’embargo pour Terre-Neuve : il n’y fait ni trop chaud, ni trop froid. Par contre, le brouillard peut empêcher l’atterrissage ou le décolage.Mais c’est vrai pour les humains comme pour les chiens, dans le cas du brouillard.

Un vol direct, si possible

Les escales multiplient le stress et les risques de dérapage. Le temps de transit sur papier n’est pas nécessairement le temps d’arrêt réel au sol. Avec un chien, il faut faire en double les étapes de récupération des bagages et les inspections de sécurité. Conclusion: vive les vols directs.

À l’aller, je dois faire une escale à Halifax. Un vol direct était disponible pour moi mais en dehors des heures d’ouverture des préposés aux bagages spéciaux de mon aéroport d’arrivée. Cet itinéraire est loin de me réjouir. Il y a souvent de la brume à Halifax. Il faudra repasser la barrière de sécurité. Bref, Saku aura encore droit à une petite granule amolissante, en totale infraction aux recommandations de l’expert de l’IATA cité à la fin du contenu de mon article original.

Si cette option est impossible, choisissez de préférence un trajet qui vous fera franchir les douanes aux points de départ et d’arrivée. Si un malin douanier décide de vous interdire la frontière, vous pourrez alors revenir à la maison ou, si vous êtes à l’étranger, retourner dans votre refuge «ami des chiens». En cas d’escale inévitable, choisissez un plan de vol qui vous donne une zone tampon d’au moins deux heures et profitez-en pour aller prendre l’air et faire courir Toutou.

Je serai au moins deux heures à Halifax, à moins évidemment, de retards, de brouillard et autre redoutables embarras. À suivre.

Le dilemme des sédatifs

L’IATA déconseille l’administration de sédatifs. «Le chien réagira mieux aux conditions naturelles comme le froid ou la chaleur si tous ses sens sont en alerte. Dans la vie courante, les animaux arrivent à vaincre le stress sans calmant», explique Éric Raemdonck, directeur du transport des animaux et des matières périssables à l’Association internationale du transport aérien (IATA).  Selon cet expert, certains décès d’animaux pendant un vol s’expliquent par l’administration inappropriée de sédatifs. «Une surdose de comprimés peut être fatale», précise-t-il.  Katia Saint-Phard, la vétérinaire de Saku, nuance. «Le sédatif peut aider certains chiens très anxieux, à la condition qu’ils soient en parfaite santé. Chez d’autres chiens, ils provoquent de l’agitation. Je recommande de tester les réactions du chien à la maison avant de prendre une décision», dit-elle.

Je me prépare à refaire le test. La première fois, Saku déambulait pompette dans le corridor avec un seul sédatif. J’aurais pu, théoriquement en raison de son poids, lui en administrer trois.

Acheter une cage de transport aérien

Seules les cages qui réunissent les caractéristiques imposées par l’Association internationale du transport aérien (IATA) sont acceptées dans les avions. Elles sont décrites et illustrées dans son site internet. Ces cages à parois rigides doivent être assez grandes pour que l’animal puisse s’y tenir debout et s’y tourner. L’IATA conseille que les chiens soient entraînés à séjourner dans ces cages, portes fermées, plusieurs jours avant le départ. À noter: plusieurs cages usagées dites «de transport» en vente sur le WEB ne sont pas conformes aux normes.

Saku, après sept heures de vol et 10 jours de ballades dans le désert et sur le Strip en 2008.

Saku, après sept heures de vol et 10 jours de ballades dans le désert et sur le Strip en 2008.

Le premier baptême de l’air de Saku ayant connu une fin heureuse, je m’efforce de «visualiser» pour le prochain une conclusion semblable à celle que j’ai immortalisée sur cette photo.

De quelques raisons de croire au changement chez les Voisins – Puppies up for parole

Ann – la publiciste de «O » du Cirque du Soleil rencontrée hier à Vegas – et moi nous sommes rapidement découvert un point commun : nos chiens respectifs viennent tous les deux de refuges.  Saku a été abandonné par son premier maître à l’âge de un an et demi. Sa chienne, dont j’ai oublié le nom, a été trouvée dans un parc de roulottes. Ces chiens ont généralement des problèmes de comportement plus ou moins graves (relire, dans le cas du mien Chien (de chasse) urbain et sacs verts). Après leur adoption dans des refuges, ils sont souvent rapportés aux SPCA de ce monde. Et le cercle infernal recommence.

– Il faut que je te raconte l’histoire de ma chienne,  m’a dit Ann. 

Elle l’a trouvé auprès de l’organisme sans but lucratif Heaven Can Wait.  Le ciel peut attendre, c’est un joli nom n’est-ce pas pour un groupe de protection des animaux? Ces amis des bêtes les réchappent toutes : pas d’euthanasie donc puisque Heaven can wait.  Lorsqu’on leur apporte un chien, les gens de HCW le confie à Puppies up for parole    , un programme conjoint de la Nevada Humane Society et – tenez-vous bien! – de la Nevada State Prison du State of Nevada Department of Corrections.

puppies-up-to-parole1Voici un résumé du programme, extrait du site de  la Nevada Humane Society. 

PUPs Program

Our Puppies Up for Parole program places « at risk » dogs at the Nevada State Peniteniary where they are taught obedience, house-training and manners.

When they complete the program, they are graduated back into the community as fully trained social members of the family.

La Nevada State Prison explique pour sa part que PUPS est «A program where at risk dogs are rescued from the shelter and trained as Companion pets.  We give the dogs manners and you give them love.  All dogs are trained in the basics: house trained, leave it, sit, heal, lay down, stay and socialization.  All dogs have been spayed or neutered and are current on their vaccinations.» Les frais d’adoption pour de tels chiens sont de $85.00. 

Qui entraîne les chiens? Des femmes prisonnières! 

Explications tirées du site de l’organisme Heavan Can Wait.

 
 

site search  go!  

 

 

From an everyday standpoint being sent to prison is not the ideal way to begin a wonderful new life, but for the dogs rescued by the Heaven Can Wait Sanctuary, it is the start of an extraordinary experience. The Pups on Parole program is the beginning of a second chance to find a family to call their own.

Residents from the Jean and the Southern Nevada Correctional Facilities for women provide rehabilitation and training to dogs that are rescued by HCWS volunteers. The program is designed to save “last day dogs” from the shelter, our Ground Zero program and owner turn-ins. HCWS expects Pups On Parole to change the lives of many homeless dogs.

Some of the pups that enter the program have typically lost their trust in people. They have been traumatized and abused. At the prison they are given time to heal and re-gain their confidence in humans. The dogs are assigned to a team of inmates and they live alongside these women the entire time they are at the prison.

The residents socialize the pups and get them ready to live with a family of their own. Over the course of time at the facility, each pup learns to walk on a leash, is housebroken, and learns basic commands, all the while building a stronger faith in humans.

Pups on Parole has been a huge success! Not only are the inmates rehabilitating the dogs, but the dogs are rehabilitating the women who work with them. The resident dog handlers have gained a new sense of confidence in themselves and learned a valuable new skill.

HCWS volunteers oversee the training process of the dogs and their adoptions. Over 600 dogs that have graduated from the program have already found their “forever” homes. And there are always more studying hard! We know that they are not far behind in finding forever families of their own.

Ann commente :   C’est  une idée extraordinaire dont les effets vont bien au-delà de dresser des bons chiens.  Ces chiens deviennent des moyens de réhabilitation pour les détenues. Elles s’en occupent pendant environ trois mois. Ce contact leur procure une relation étroite avec un animal et, quand elles ont complété son éducation, elles ont d’excellentes raisons d’être fières.»

Anne avait bien raison d’insister pour me raconter l’histoire de sa chienne.  C’est ce genre de créativité  communautaire, de réels partenariats public-privé et citoyens qui foisonne depuis longtemps aux États-Unis, dans une foule de secteurs. C’est sur cet  esprit, je crois, que mise Obama quand il parle de changement.

En découvrant  Puppies up for Parole – et quelques autres intiatives que je décrirai dans les prochains jours -, j’y ai cru un peu plus au changement du nouveau Président des États-Unis d’Amérique.