Ronde de bac : Saku pris au piège

Et oui, elles continuent nos rondes de bacs verts à la recherche de milles aériens. Cette fois, au bénéfice de Médecins sans forntières. Petites récoltes malheureusement depuis quelques semaines. Seulement 45 milles ce matin. Mais quel rigolade m’a offert Saku au retour de notre petite marche matinale.

Il y avait, dans ce maigre mutin, un emballage de barres tendres dans lequel, si j’ai bien compris la suite, il restait quelques grenailles d’avoine ou de raisin. Saku, ayant flairé le festin possible, a attendu que je sois bien installée à mon ordinateur pour aller y voir de plus près. Résultat? Il s’est littéralement mis la tête dans le sac et s’y est retrouvé ligoté, littéralement. Comme toujours dans ces cas, Saku implore mon aide. Il sait qu’en ces matières, les humaines sont clairement plus forts que les chiens.

J’ai opté pour couper la gance de mon sac de ronde de bac, non sans avoir, au préalable, immortalisé le regard de pitou piteux de mon fidèle chien urbain pris au piège de sa gourmandise.

Salu, le chien urbain, pris au piège de sa gourmandise. Photo : Jacinthe Tremblay

Saku, le marcheur-enquêteur, piste un drôle d’animal…

Et puis, ces recherches sur Infrabec, l’entrepreneur des travaux de la 9e avenue, ça avance? m’a demandé Saku hier au départ de notre marche matinale dans le Vieux-Rosemont. T’inquiètes pas Saku, ça avance. Mais j’ai autre chose à faire ces temps-ci que de raconter mes démarches. Mais ça viendra, crains pas. En attendant, je peux te dire que même les grands médias s’intéressent au contracteur des travaux de la 9e avenue! Il y a eu un reportage à Radio-Canada qui parlait de lui. Tu peux le regarder ici.

Saku sait parfois être patient. Nous sommes donc partis pour la marche. Aux abords du chantier de la 9e, nous avons vu qu’Infrabec ne lésinait pas sur le NO PARKING!

Homme au travail : no parking, 9e avenue, Rosemont, 22 octobre 2009. Photo de cellulaire, excusez-là!

Homme au travail : no parking, 9e avenue, Rosemont, 22 octobre 2009. Photo de cellulaire, excusez-là!

Comme nous n’avions pas l’intention de stationner et que nous étions visiblement de la circulation locale, nous avons décidé d’aller observer  l’évolution du chantier. Premiers constats : le pavage est en attente ( de gel, de neige ou de pluie abondante?) et le seul homme au travail est celui de la pancarte. Mais ça avance: les trous béants dans les trottoirs ont été bouchés par du ciment en processus de séchage. Il y a donc de l’espoir pour les riverains. Quoique…

Danger! On n'est jamais trop prudent dans les conseils aux passants.

Danger! On n'est jamais trop prudent dans les conseils aux passants.

Saku, lui, a été attiré par les sacs de détritus qui s’accumulent dans les crevasses entre le futur pavage et le nouveau trottoir. Il ne s’est pas arrêté longtemps à cet endroit. J’en ai conclu qu’il n’y avait rien d’intéressant à se mettre sous la dent. Mais quelques mètres plus tard, il a repris son travail de marcheur-enquêteur et s’est arrêté là.

Oups! Un oubli dans la réfection du trottoir : des camions de béton devront repasser par ici.

Oups! Un oubli dans la réfection du trottoir : des camions de béton devront repasser par ici.

Saku n’était pas au bout de ses observations de la curieuse façon de notre contracteur d’assurer la sécurité des riverains.

J'espère que celui-là a une sortie par la ruelle, a dit Saku

J'espère que celui-là a une sortie par la ruelle, a dit Saku

Notre marche sur le segment de la 9e avenue en «construction» depuis la fin de juillet 2009 – donc depuis trois mois – allait bientôt prendre fin quand Saku a porté à mon attention ce panneau.

Faut-il vraiment indiquer aux automobilistes qu'ils ne peuvent emprunter un sens unique à l'envers pendant des travaux? m'a demandé Saku.

Faut-il vraiment indiquer aux automobilistes qu'ils ne peuvent emprunter un sens unique à l'envers pendant des travaux? m'a demandé Saku.

J’ai récapitulé les conseils de notre contracteur pour Saku :

– il ne faut pas se stationner sur la 9e avenue quand des pépines sont à l’oeuvre et que la rue est en attente de pavage.

–  il est dangereux de marcher sur les trottoirs en attente de séchage

– dans les travaux de voirie, des oublis sont toujours possibles. Ça confirme le proverbe : Cent fois sur le métier, remettons notre ouvrage, en plus de faire rouler l’économie.

Et, surtout, surtout :

– Il est interdit d’emprunter un sens unique à contre-sens pendant des travaux parce que  la rue est barrée!

***

Nous avons poursuivi notre marche lentement. Saku et moi étions songeurs. En entrant à la maison, mon chien urbain m’a fait cette remarque. «S’il n’était pas mort, je te dirais que ce n’est pas Infrabec qui fait ces travaux mais que c’est Marcel Béliveau qui prépare une nouvelle série des Insolences d’une caméra. Qu’en dis-tu?»

»Saku, un bon enquêteur ne doit écarter aucune piste. Mais dans ce cas, je ne crois pas qu’on prépare une série humorisitique à Montréal ces jours-ci. Il vaut peut-être mieux en rire, tu as raison. Mais comme le disait la défunte revue Croc : c’est pas parce qu’on rit que c’est drôle», que je lui ai répondu.

J’ai ensuite fait une promesse à Saku. «Demain, nous irons marcher autour de l’ancienne Carrière Miron. Et tu comprendras un petit peu plus que ce que tu vois depuis notre retour de Terre-Neuve quand nous nous promenons sur le 9e avenue et dans les alentours a des conséquences étonnantes qui ne sont pas drôles du tout!»

Lost in Translation : à la recherche du sens terre-neuvien du mot «Dildo».

Mon enquête  «Dildo» a débuté il y a quelques semaines, alors que je rédigeais les légendes des photos et illustrations des œuvres des artistes membres du Réseau culturel francophone de Terre-Neuve-et-Labrador en vue de la mise en ligne d’un Répertoire illustré de ses membres, plus tard en 2009.

Accompagnant la toile que vous pouvez voir ici, Michael Lainey, un peintre de Grand’Terre (Mainland), dans la Péninsule de Port-au-Port, avait indiqué comme titre : Dildo, Trinity Bay.

Dildo, Trinity Bay. Oeuvre de Michael Lainey, Grand'Terre, Péninsule de Port-au-Port, Terre-Neuve. Photo : François Pesant.

Dildo, Trinity Bay. Oeuvre de Michael Lainey, Grand'Terre, Péninsule de Port-au-Port, Terre-Neuve. Photo : François Pesant.

En vue de traduire le titre de cette œuvre, qui faisait visiblement référence à une réalité terre-neuvienne, je me suis lancée à la recherche d’une traduction française du mot Dildo. Je n’ai rien trouvé d’autre que le même mot : dildo, dont la seule définition disponible dans le cyberespace est la suivante, venant, dans ce cas, de  Wikipédia:

A dildo is a sexual device resembling a penis in shape, size, and overall appearance. Some expand this definition to include vibrators.[1] Others exclude penis prosthetic aids, which are known « extensions ». Some include penis-shaped items clearly designed with vaginal penetration in mind even if they are not true approximations of a penis. Some people include devices designed for anal penetration (butt plugs) while others do not. These devices often used by people of all genders and sexual orientations, for masturbation or for other sexual activity.

Soucieuse que ce pur blogue ne soit pas effacé par les censeurs, je n’inclus pas ici d’image de l’objet en question, par ailleurs facilement accessible dans Wikipédia.

***

Je n’étais pas vraiment très avancée. J’avais même un problème éthique. Est-ce que j’allais mettre dans la légende de cette scène portuaire bucolique un mot universellement connu pour nommer un jouet sexuel. Dans le but d’éviter de faire passer les Terre-neuviens en général – et Michael Lainey en particulier -, pour des demeurés, sinon des Newfies, j’ai décidé d’écrire dans la légende : Scène de Trinity Bay, Terre-Neuve.

Le mystère était cependant total. Est-ce que le mot «dildo», en langue terre-neuvienne, désigne une sorte de cabane utilisée par les pêcheurs? Une sorte d’embarcation? Ou est-ce que dans les cabanes ou les embarcations en question, les Terre-Neuviens utilisent des dildos, dans le sens connu de ce mot?

Il y a quelques jours, j’ai demandé à un serveur sympathique du Nicole’s Café, à Joe Batt’s Arm, une communauté de Fogo Island, ce qu’était un dildo. Il a rougi un peu, baissé le ton et m’a expliqué que Dildo était un minuscule village côtier de Terre-Neuve. La peinture de Michael Lainey décrivait donc une scène croquée à Dildo, un village de la Baie de Trinity.

Mais pourquoi avait-on donné un tel nom à ce village? C’est alors que j’ai consulté le Dictionnaire de l’anglais terre-neuvien offert à la consultation des clients par Nicole, la propriétaire du Nicole’s Café. On y trouve le  mot dildo. Et en Newfoundlisk, un dildo est bel et bien un objet!  En voici la définition, que l’on retrouve après l’entrée : Dildo – see thole pin.

Thole pin.  Also tole pin, dole pin, dildo. A Small rond stick or dowel fastened to the gun-whale of a rowboat to hold the roar in place.

Sometimes, two thole pins were used ans sometimes only one, which were fastened to the oar with a ring made of rope call a whet. «We usualy keeps a few spare dole pins in the risin’s of the rodney». The word thole is from the scottish and northern English dialect meaning to «bear».

Cette définition est accompagnée d’une illustration malheureusement inexistante dans le cyberespace. Et je vous le donne en mille : une thole pin – dildo – a toutes les apparences d’un dildo, dans sa définition la plus connue.

Chose certaine, Michael Lainey, dans la toile, a bel et bien représenté une scène de Dildo. Je le sais : j’y ai fait un petit détour en me dirigeant vers St.John’s. Je ne pouvais résister à voir de près la dite scène, d’autant plus que j’étais affamée. J’ai donc mangé des pétoncles délicieux dans un restaurant de Dildo. Et avant de me retrouver à quelques mètres du lieu précis qui a inspiré Michael Lainy, j’ai fait une photo à l’entrée de ce village vraiment bucolique de la baie de Trinity.

Dildo Days 2009

Et je soupçonne que certains touristes, apercevant la publicité du festival de Dildo, ont pu croire que les Terre-neuviens organisaient des événements offrant des plaisirs ailleurs tabous…

Écrit le 3 août sur une table d’une maison de The Battery, à St.John’s et acheminé dans le cyberpespace sur une table du restaurant Coffee Matters, sur Water Street, qui offre  gratuitement un accès Internet sans fil à ses clients et même à tous ceux qui s’assoient sur les tables installées sur le trottoir voisin.


Improvisation mixte. Thème : Vic Vogel. Lieu : Tilting. Catégorie : humour

Je revenais d’une marche sur la Turpin’s Trail de Tilting quand j’ai croisé cet homme.

George, rencontré à Tilting, a été le batteur du Vic Vogel Big Band de Montréal pendant six ans. Photo : Jacinthe Tremblay

George, rencontré à Tilting, a été le batteur du Vic Vogel Big Band de Montréal pendant six ans. Photo : Jacinthe Tremblay

Je lui ai demandé où était le point de départ officiel de la Turpin’s Trail. Il m’a montré une pancarte à quelques mètres d’où nous étions ainsi que l’endroit précis d’où je venais d’arriver. Ma question était stupide! Un sentier de marche de plusieurs kilomètres le long des côtes de Fogo, on le prend à partir de n’importe où!

Lui, était plutôt intéressé à savoir d’où je venais. Sur la planète s’entend. Quand je lui ai dit Montréal, il m’a demandé dans quel quartier j’habitais. Rosemont! Si j’étais resté plus longtemps à Montréal, j’aurais peut-être habité dans ce coinm même si j’aime plus le Plateau, qu’il a tout de suite enchaîné. J’avais, à l’évidence, affaire à un connaisseur. Au point où je me suis demandée si je n’avais pas affaire, tout bêtement, à un Montréalais. Oui et non.

George, c’est son nom, vit en Nouvelle-Écosse. Il est marié à une native de Tilting, d’où sa présence à une des entrées possible de la Turpin’s Trail. George connaît Montréal parce qu’il a étudié en musique à McGill. Il a  habité à Notre-Dame-de-Gräces (NDG). Je lui ai dit que si j’avais plus d’argent, j’aimerais bien habiter dans NDG.

George a aussi fait de la musique à Montréal. Chez Biddle’s, entre autres. Et, pendant six ans, il a répété tous les lundis soirs dans le sous-sol de l’ex Grand café, rue Saint-Denis, avec la joyeuse bande du Big Band de Vic Vogel. Des années de plaisir! Et quelques bonnes anecdotes sur le grand personnage qu’est Vic Vogel.

Comme cette fois où une spectatrice qui faisait des spectacles XXX dans le Village est venu à un show avec son tigre. La bête en question est montée sur scène et s’est installée au pied de la batterie de George. Vic n’a pas aimé cette intrusion. «Il a arrêté la pièce, s’est dirigé vers le tigre et lui a lancé, en lui donnant des coups de pied : Get out of here! Tous les musiciens étaient terrorisés, croyant assister en direct à la mort imminente de Vic. Et bien non, le tigre a quitté la scène. Il s’est plié, comme nous d’ailleurs, aux ordres de Vic», s’est rappelé George.

George m’a raconté cette histoire en anglais, s’excusant de ne plus se souvenir du français, qu’il s’est efforcé d’apprendre pendant son séjour à Montréal. Et il y est allé d’une autre anecdote. «Nous avions l’habitude, après les répétitions, d’aller boire quelques bières sur la rue Saint-Denis. Dans un des cafés, le barman demandait toujours si je voulais une pression (pour draft). Un soir, voulant montrer que j’étais un Anglo plein de bonne volonté, je me suis dirigé au bar et j’ai dit : Je veux un pompier. Le barman m’a regardé dans les yeux et m’a dit : que voulez-vous? Et j’ai répété : Je veux un pompier. Le gars m’a alors dit : Monsieur, si vous voulez un pompier, vous n’êtes pas dans le bon bar.»

Sur ce, George a montré la direction de l’une des entrées de la Turpin’s Trail et m’a lancé : Heureux de t’avoir rencontré. Tu salueras Vic si tu le rencontres. Maintenant, c’est l’heure d’aller boire un pompier.».

rencontre de George à Tilting le  29 juillet 2009 écrite le 1er août à Trinity, Terre-Neuve, au son des cris de CORBEAUX.

FUN (bis) – un moment suave à Fogo Island

Fogo Island, Terre-Neuve, quelques minutes avant le départ de la Great Punt Race Regatta

Fogo Island, Terre-Neuve, quelques minutes avant le départ de la Great Punt Race Regatta

Détail du traitement réservé à la campagne anti-tabac.

Détail du traitement réservé à la campagne anti-tabac.

Junior, l’auteur de cette blague visuelle, est technicien en radiologie à l’hôpital de Fogo Island. Il a gossé cette blague sur un objet promotionnel trouvé dans son lieu de travail. Est-il  fumeur? Je l’ignore. Chose certaine, ici,  même ceux qui ont abandonné la cigarette savent tourner en dérision les campagnes anti-tabac.