Rappel de l’introduction à la définition du mot Aéroplan :
Aéroplan. 1. marque de commerce qui désignait, à l’origine, le programme de fidélisation de la compagnie aérienne Air Canada. Les synonymes d’un mille Aéroplan, mais pas nécessairement les équivalents, pourraient donc être un mille Flying Blue – Air France et KLM -, un mille One World – British Airways, entre autres – ou un mille Mileage Plus, de United Airlines.
J’ai informé mon ami belge Marco de cette entrée puisqu’il est la bougie d’allumage de ce lexique. «Je commence à voir poindre une lueur», m’a-t-il écrit après sa lecture de l’introduction de la définition du mot Aéroplan, le 18 février 2009. La suite de son message est digne d’intérêt, démontrant bien toutes les confusions et quiproquos possibles dans les échanges outre-atlantiques, même entre francophones. «D’abord j’ai compris que les « milles » sont les distances anglophones et non la suite de zéro. Bon je n’ai jamais été très doué en orthographe et donc ça ne m’a pas sauté aux yeux que les 000 ne prennent pas d »s » au pluriel. »
Ce commentaire invite un ajout à la définition : 2- Programme de fidélisation dont les unités d’échanges contre des primes sont des milles, soit «l’ancienne mesure de distance en usage dans de nombreux pays» – le Petit Robert. Les milles sont toujours l’unité de distance des États-Unis d’Amérique alors que le Canada est passé depuis de nombreuses années à l’ère métrique.
Marco ne s’est pas arrêté là!. Il a enchaîné par deux autres questions. «Et donc je ne sais pas encore si les milles que tu récoltes sont les mêmes que ceux des compagnies aériennes, mais je sens que la prochaine livraison du blog va m’éclairer et aussi me dire ce que rapporte le cap des 25000.». Ces questions me conduisent à apporter une autre précision à la définition du mot Aéroplan :
Aéroplan. 3. Les milles du programme Aéroplan peuvent, comme lors de la création par Air Canada, être troqués contre les billets d’avion et une large panoplie de récompenses. Le taux de change des milles et des primes varie selon des critères mystérieux et dans des proportions spectaculaires. Mystère : vérité révélée que l’on ne peut pas comprendre. Le petit cathéchiste catholique.
Ces ajouts sont la synthèse des réponses aux deux nouvelles questions de Marco.
Question 1 : Les milles que tu récoltes dans les bacs verts sont-ils les mêmes que ceux des compagnies aériennes?
Réponse : OUI, les milles sur les contenants de jus et les boîtes de céréales sont les mêmes que ceux des compagnies aériennes et peuvent être utilisés pour prendre des avions. Mais, comme je l’expliquais également dans l’introduction au mot Aéroplan, ils peuvent également être accumulés et dépensés chez les partenaires de cette société désormais inscrite en Bourse, comme des chaînes hôtelières, des pétrolières, des pharmacies, etc. Les milles Aéroplan donnent aussi accès à des échanges contre des Ipod, des valises, des verres fumées, etc. Le nombre de milles exigé en échange est parfois proprement stupéfiant, comme je l’ai démontré en donnant l’exemple des 10 000 milles requis pour obtenir un livre de recettes de Gordon Ramsay.
Dans mon cas, mon premier outil d’accumulation de milles Aéroplan est ma carte de crédit. J’obtiens un mille par dollar dépensé. Et ces milles sont multipliés si je fais un achat chez un partenaire Aéroplan en m’assurant qu’il enregistrera mon achat avec ma carte Aéroplan en plus. Exemple : si je paie un achat de 4,99$ pour huit rouleaux d’essuie-tout dans une pharmacie Uniprix avec ma carte de crédit, j’accumulerai 5 milles. Si je présence à la caissière ma carte Aéroplan, cet achat me vaudra 1 mille de plus (le taux de change est de 1 mille par trois dollars chez Uniprix). Donc, 4 milles de plus et huit rouleaux d’essuie-tout. Deux commentaires à cette étape-ci. C’est ridicule quand on sait qu’il faut 10 000 milles pour se procurer un livre de recettes! Je crois humblement que mon accumulation de près de 10 000 milles Aéroplan grâce à mes rondes de bacs verts – sans acheter un seul contenant de jus ou boîte de céréales, est un merveilleux pied-de-nez à ce programme.
Deuxième question :«Peux-tu me dire ce que rapporte le cap des 25 000 milles?»
La réponse mérite plusieurs nuances. En principe, elle permet d’accéder à un vol aller-retour Montréal/Saint.John’s, Terre-Neuve. Si on en croit les informations d’Aéroplan dans son site, on peut même aller du Québec à Terre-Neuve aller-retour pour 15 000 milles, gratuitement, pouvons-nous légitimement croire. N’est-ce pas merveilleux! En pratique, c’est beaucoup plus compliqué que ça, comme le démontre les deux exemples qui suivent.
Exemple 1 : Vol aller-retour entre Montréal et Saint.John’s, Terre-Neuve. Départ le 27 mars, retour le 3 avril 2009.
Minimum requis : 24 000 milles Aéroplan. Les mêmes jours, exactement les mêmes jours, Aéroplan offre aussi des places sur des avions d’Air Canada en échangeant 35 000 pour chaque trajet. Pour aller célébrer, sur place, le 60e anniversaire d’entrée de Terre-Neuve dans la Confédération canadienne, en prenant l’avion les mêmes jours, le nombre de milles exigés peuvent varier de 24 000 milles à 70 000 milles! À ces milles, il faut ajouter une cinquantaine de dollars de taxes aéroportuaires.
À noter : une recherche effectué à l’aide du moteur de recherche Kayak, qui affiche les prix des billets d’avion les moins chers, j’ai découvert que je pouvais prendre un vol régulier d’Air Canada pour aller et revenir de Terre-Neuve, ces mêmes jours, pour 497.$, taxes incluses.
Exemple 2 : Vol aller-retour entre Montréal et Saint.John’s, Terre-Neuve. Départ le 19 avril. Retour le 27 avril 2009.
Le 19 avril, aucune place Aéroplan n’est disponible, on nous propose une place le lendemain, pour 52 000 milles, sur un vol direct. Le même jour, on nous offre aussi une place contre 60 000 milles, cette fois, avec un arrêt à Halifax! Vous avez bien lu : il faut plus de milles pour prendre un vol avec correspondance en Nouvelle-Écosse que pour filer directement vers Saint-John’s! Il y en a pour tous, avec ce programme, y compris pour les masochistes. Pour le retour, le 27 avril, plusieurs choix de places sont disponibles, au taux de change variant entre 12 000 milles et 33 milles. En résumé, le montant minimum exigé pour ce trajet est de 64 000 milles.
Le moteur de recherche Kayak affiche par ailleurs un vol régulier aller-retour, départ le 19, tel que souhaité, et retour le 27, pour 614.$ avec taxes.
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Morale : pour décider Cé quand cé qu’on sen va où grâce aux milles Aéroplan, il faut être concentré, astucieux, et, de préférence, avoir des horaires très flexibles. Et surtout, ne pas mettre tous les oeufs dans le panier de cette invention des experts en marketing pour voyager.
PS. Pour ton information Marco, le site Aéroplan nous informe qu’il est possible de faire le trajet Montréal-Bruxelles aller-retour pour aussi peu que 60 000 milles. Je n’ai pas pris le temps de vérifier combien il en faudrait, dans les faits, pour atterrir dans ta ville. Je vois déjà des exigences d’un quart de million de milles… Par contre, j’ai vu, par Kayak, des billets en vente sur des vols réguliers pour aussi peu que 737.$, taxes incluses, en avril prochain.
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