Si vous êtes atterris ici pour en savoir plus sur le livre Entretiens avec Henry Mintzberg, ou parce que vous vous intéressés aux enjeux insulaires, vous serez sans doute étonnés d’y retrouver des histoires de corneilles, de lever de soleil, de chiens urbains et de photos. Vous êtes néanmoins au bon endroit. Vous êtes dans un espace en mutation dont voici la petite histoire.
De Cap sur 25 000 milles Aéroplan à Correspondances insulaires
Ce carnet a été lancé le 31 décembre 2008 avec, comme premier objectif, la diffusion à quelques amis, connaissances et contacts professionnels de mon Conte urbain 2008, Tours du monde autour d’un quadrilataire. Ce texte était une suite de mon premier Conte urbain officiel, Coming out, Je fais les bacs verts transmis en décembre 2007 en guise de carte de voeux des Fêtes à une vingtaine de personnes.
J’y racontais mes observations de la faune urbaine glaneuse des objets encore utiles jetés dans les bacs de recyclage de mon quartier et dont je fais moi-même partie depuis avril 2007 en accumulant des milles du programme de fidélisation Aéroplan trouvés sur les contenants de jus Tropicana et certains produits Quaker. Au-delà de l’anecdote, mes rondes Aéroplan en compagnie de mon chien étaient et demeurent pour moi un extraordinaire terrain de découverte de la vie qui bat ici bas. Et c’est la journaliste en moi qui a pensé qu’il pouvait être pertinent de faire découvrir à d’autres ces découvertes.
En imaginant ce carnet, j’ai aussi pensé transformer en projet collectif ma quête de milles Aéroplan obtenus sans consommer. Voilà pourquoi j’ai invité ses visiteurs réguliers ou occasionnels à me transmettre des NIP glanés sur des contenants de jus Tropicana, des boîtes de céréales et de barres tendres. Comme l’indiquait le titre de ce carnet, mon objectif était d’atteindre 25 000 milles au cours de l’année 2009. À la mi-février, j’en étais déjà à près de 10 000 milles obtenus, je le rappelle, uniquement à partir des 10 ou 25 milles Aéroplan accumulés sur des emballages de produits que je n’avais pas acheté et aussi, de NIP offerts par des amis et connaissances qui ont répondu à mon appel.
Pourquoi 25 000 milles? Parce que c’était, au moment du lancement de ce projet, le nombre minimum pour obtenir un billet d’avion vers Terre-Neuve, une destination que je fréquente depuis 30 ans, souvent par plaisir mais également à cause de son intérêt journalistique. (l’hyperlien précédent vous mènera à des textes sur Terre-Neuve publiés sous ma signature en 2008). En mai 2009, j’ai découvert que le nombre minimum de milles requis pour un aller-retour Montréal-Terre-Neuve n’était plus que de 15 000 milles. Je les avais : j’ai troqué mes récoltes dans les bacs verts contre des billets d’avion me permettant de mettre le Cap vers Terre-Neuve-et-Labrador.
Puis Cap sur terre
J’y ai séjourné de la fin de juillet à la mi-aoüt 2009. J’ai raconté mon périple, en mots, en images et en musique. Ces billets sont décelables en cliquant sur le mot Terre-Neuve dans le nuage de mots-clés. Depuis, j’ai mis le Cap sur terre. Ce qui m’amène souvent à faire le monde autour d’un quadrilataire. Et parfois à lever les voiles vers ailleurs. Ici et n’importe où.
Depuis le lancement du carnet Cap sur 25 000 milles Aéroplan afin de mettre le Cap sur Terre-Neuve-et-Labrador, j’ai fait quelques pauses dans mes rondes de bacs verts pour aller dans la Vallée de la mort/Death Valley, en janvier 2009, au moment même où les États-Unis d’Amérique passaient à l’ère Barak Obama. J’ai raconté, en mots, en images et en musique, les heures qui ont précédé et suivi ce moment historique, depuis un des lieux les plus arides et isolés de ce pays. C’était mon projet de couverture journalistique. Idem pour mon désir d’être à Terre-Neuve, le 1er avril 2009 et pendant les jours entourant le 60e anniversaire du référendum qui a fait des Terre-neuviens des Canadiens. J’y étais. J’ai raconté – un peu -, montré des images et partagé de la musique.
Pendant l’année 2009, j’ai séjourné à cinq reprises sur le Rocher, pour le travail et toujours avec plaisir. J’ai réalisé les textes du Répertoire des artistes et artisans du Réseau culturel francophone de Terre-Neuve-et-Labrador. Mon collègue François Pesant en a signé toutes les photos. J’ai aussi réalisé des reportages qui ont été publiés depuis dans le magazine Géo plein air et diffusés à la Première chaine de la radio de Radio-Canada. J’ai également consigné, dans ce carnet, mes observations sur cette île immense, ses paysages fabuleux et les hommes et les femmes de cette société qui me fascine depuis 30 ans.
Au cours des premiers mois de 2010, j’ai délaissé ce carnet pour quelques bonnes raisons, la plus importante étant qu’il n’avait plus de « mission ». J’avais en effet atteint les objectifs poursuivis lors de son lancement, soit me rendre à Terre-Neuve avec un billet obtenu par mes rondes de bacs verts pour y réaliser un reportage. À quoi le destiner désormais? Je n’en avais aucune espèce d’idée. En attendant de répondre à cette question, j’ai donc surtout utilisé cet espace public pour annoncer la parution de reportage dans des médias officiels.
Et ensuite Les Entretiens avec Henry Mintzberg
Or voilà qu’avec la publication de mon livre Entretiens avec Henry Mintzberg, en septembre 2010, une nouvelle mission pour ce carnet s’est imposée : raconter les aventures et les mésaventures du « voyage » dans lequel il m’entraînait. Or, j’ai découvert avec bonheur que cette fenêtre sur le monde permettait aux librairies et aux lecteurs d’entrer en contact avec moi, tout autant pour commander le livre que pour le commenter, sur ce site ou dans des courriels.
J’ai publié, en octobre 2011, un bilan de l’aventure dans ce billet . J’étais alors établie à Terre-Neuve depuis quelques mois et, en plus de travailler de longues heures dans un poste à temps plein, j’étais à nouveau à la recherche d’une mission pour ce carnet.
Elle s’est, encore une fois imposé : observer et raconter l’insularité. Et, tenter de tisser des collaborations avec d’autres auteurs vivant sur des terres entourées d’eau.
Correspondances insulaires
Ce projet est encore en gestation. Si vous lisez ces lignes et que vous avez les choses à dire ou à montrer sur vos îles, et que vous aimeriez collaborer à cette nouvelle aventure, faites-moi signe à jacinthe.tremblay@gmail.com et il me fera plaisir de vous offrir cette tribune.
Saint-Jean (Terre-Neuve-et-Labrador), le 13 avril 2012