30 janvier. Juste avant la tuerie à la mosquée de Québec, ou pendant, je faisais des baklavas et j’ai eu plein de « J’aime » sur Facebook. Puis, je suis allée au lit. J’ai, évidemment, comme la plupart des gens, regardé le fil des nouvelles sur Facebook. J’ai vu des chandelles. J’ai cherché pourquoi les chandelles. Et j’ai vu les premières nouvelles de la tuerie à la mosquée de Québec. Combien de notifications depuis? De « Breaking News » et de « Dernière heure » ? Je ne les compte plus. Des partages de nouvelles d’amis Facebook. De messages « sponsorisés », d’avis de « Fake News » et d’analyses savantes. Je ne les compte plus.
La tuerie à la mosquée de Québec est survenue, aussi, pendant que je réfléchissais beaucoup au journalisme. J’en étais arrivée à me dire que le journalisme, pour moi, il est devant, ou après. Il essaie de voir ce qui viendra, et il prend du recul et essaie de comprendre, après.
Entre les deux, il fait silence, écoute, et regarde. Bien sûr, il doit relater l’instant. Il doit…c’est ce qui produit des « hits ». Mais doit-il? Je ne sais pas.
Je sais cependant qu’en ce soir même, une étoile et la lune occupent le ciel et invitent à se taire.

J’espère que Ned Pratt me pardonnera de diffuser ici cette photo d’un ciel qui invite à se taire.