En rappel : Confusion urbaine sur les corneilles et les corbeaux


De retour dans ce carnet après un silence de plus d’un an, j’ai constaté avec un certain étonnement qu’il avait été consulté plus de 3 000 fois au cours des derniers mois, malgré son absence de nouveautés. Je m’y remets donc, promis. Pour relancer ce qui demeurera Correspondances insulaires, j’ai choisi, avec une certaine paresse, de diffuser à nouveau l’article le plus lu depuis sa création. Merci aux corneilles et aux corbeaux pour leur force d’attraction.

Sur ce, voici donc à nouveau : Confusion urbaine sur les corneilles et les corbeaux

Ça, c'est une corneille.

Ça, c'est une corneille.

Il y a quelques jours, pendant un passage matinal à l’enclos canin du Parc Lafond, un son strident s’est élevé au-dessus des têtes des maîtres et maîtresses de chiens urbains rassemblés sous un arbre pour échapper à la pluie. «Regardez, c’est un corbeau!», a lancé une dame. Je n’ai pu résister à la corriger en l’informant que l’oiseau noir en question était une corneille.

J’avais, en plus, trois bonnes raisons d’affirmer une telle chose avec aplomb.

– Les batailles de Madame Perreault (années 60 et plusieurs autres décennies).

J’ai vu et entendu des corneilles pendant toute mon enfance et mon adolescence dans la Vallée de la Matapédia. Elles sont bruyantes, capables avec leurs cris stridents de réveiller tout un village. C’est d’ailleurs ce qu’elles faisaient à Sayabec, au grand dam de notre voisine. Madame Blanche Perreault claquaient aux aurores et plusieurs fois pendant la journée une partie de sa corde de bois sur le mur de sa maison pour tenter de les chasser de son beaucage. Ces damnés d’oiseaux noirs, pestait-elle, mangent mes framboises. Or, ces damnés d’oiseaux noirs n’étaient absolument pas impressionnés par les bruits de bois claquant sur le bois. Elles s’envolaient en formant un gros nuage noir… et reprenaient leur place dans le beaucage quelques instants plus tard. Et le manège recommençait : cris de corneilles; claquements de bois sur bois; nuage noir, reprise de contrôle du beaucage; cris de corneilles; claquements… Le manège a duré toute mon enfance et n’a cessé, j’imagine, qu’au décès de Madame Perreault, à l’âge de 98 ans. J’ose croire que sa bataille éternelle contre les corneilles a stimulé sa soif de vivre.

– Envahissement des terres agricoles par les corneilles (2009)

Aux nouvelles ces jours-ci, on parle beaucoup de l’envahissement des corneilles dans les champs de la plaine du St-Laurent. Elles menacent les récoltes de plusieurs producteurs agricoles qui sont à la recherche de moyens de se débarrasser de ces damnés d’oiseaux noirs qui sont, dans certains champs, entre 200 et 300. Je souhaite pour eux qu’ils trouvent cette solution mais je crains que leurs efforts soient, comme celles de Madame Perreault, comdamnées à l’échec. L’ornithologue Jean Provencher conseillait d’ailleurs aux producteurs de «faire avec», comme avec la météo d’ailleurs.

– Montréal et – même son Mont-Royal – ne sont pas à la hauteur pour un corbeau

Ça, c'est un corbeau.

Ça, c'est un corbeau.

Voyons un peu comment on parle du corbeau dans l’Encyclopediacanadiana. «Le Corbeau ressemble à la Corneille, mais il est plus grand et son bec est beaucoup plus fort. De plus, les plumes de sa gorge sont pointues et allongées. Les corbeaux sont des charognards. Ils vivent dans les régions montagneuses ainsi que dans les contrées sauvages au relief accidenté.»

Bon. Montréal a tout ce qu’il faut pour des charognards… Mais disons que ce n’est pas précisément une région montagneuse, malgré la présence du Mont-Royal et des autres Montérégiennes. Pour un corbeau, ce sont des bosses. Le relief accidenté? Ça, Montréal en offre en abondance avec les nids de poule, les crevasses sur la majorité des rues et des trottoirs. Mais encore une fois, les exigences du corbeau sont plus élevées.

À preuve, j’ai vu des corbeaux à deux reprises au cours de la dernière année. C’était dans le désert de la Vallée de la mort et au Labrador, plus précisément à Labrador City et dans ses environs. C’est gros un corbeau. Gros presque comme une poule. Mais contrairement à la poule – dite pas de tête – le corbeau est un oiseau dit très intelligent. Et rusé. J’imagine que si une Madame Perreault claquait bois sur bois pour en effrayer un, il ne broncherait pas.

Il? Le corbeau, comme la corneille, a ses mâles et ses femelles. Comment reconnaître le sexe de ces damnés d’oiseaux noirs? Je l’ignore. Mais chose certaine, LA CORNEILLE N’EST PAS LA FEMELLE DU CORBEAU.

2 réflexions sur “En rappel : Confusion urbaine sur les corneilles et les corbeaux

  1. Un moyen facile de reconnaître une corneille d’un corbeau: la corneille sautille pour se déplacer et le corbeau marche.

  2. J’habite à Labrador city, nous avons des corbeaux, des vrais, qui attendent, posés sur le toit des garages, pour venir voler dans la poubelle ouverte de notre voisin. C’est plus gros qu’une poule, plutôt un coq, et dodu ! Le bec est bien large, massif. Et comme dit Claudine, ils marchent, ils ne sautillent pas.

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