Fun, FISH and Folk à Twillingate, 2


Le FUN sur la terrasse de Jody était le prélude à la réalisation de la deuxième promesse du Festival Fun, Fish and Folk de Twillingate. Le FISH. Mais une fois de plus, cet engagement n’a pas été respecté – pour moi du moins –  par le Festival mais par Jody et Rowena.

Vers 8h30 samedi matin, Rowena a cogné à la porte de  ma cabine pour me dire que Jody, Ketih et Jerry m’attendaient au quai pour aller à la pêche à la morue. «Vite, ils vont bientôt partir!», a-t-elle précisé fermement. J’ai attrapé un polar, une caméra et j’ai couru vers le quai de Crow Head, que j’avais visité aux aurores avec Saku.

Saku flaire les odeurs sur le quai de Crow Head, Twillingate Island, Terre-Neuve

Saku flaire les odeurs sur le quai de Crow Head, Twillingate Island, Terre-Neuve. Photo : Jacinthe Tremblay

Sur le quai, j’ai retrouvé Jody. Ketih et Jerry qui m’attendaient… d’une certaine manière. Comme j’étais arrivée, plus rien ne pressait. Il y avait mieux à faire pour Jody, comme mettre en filet des morues qui venaient d’arriver à quai, et en extraire les précieuses langues qu’il ferait éventuellement frire à son  J & J Fish Market. Comme rien ne pressait pour moi non plus, et que j’avais l’assurance d’aller à la pêche à la morue, j’en ai profité pour expérimenter l’appareil photo prêté par Luce, ma fille, maintenant équipée d’une Canon Mark II, avec des résultats assez impressionnants qu’elle partage dans son blogue La liste d’épicerie. J’ai pas mal de langues de morues à manger avant d’atteindre la même maîtrise mais j’ose inclure une photo de mes comparses de pêche à la morue, puisque j’en suis la seule témoin.

Jody, Keith et Jerry sur le quai, avant la pêche à la morue

Jody, Keith et Jerry sur le quai, avant la pêche à la morue

À ce moment-ci de l’histoire, une précision sur la nature de la pêche à la morue pratiquée à Terre-Neuve depuis le 26 juillet et pour les trois semaines suivantes s’impose. CETTE pêche à la morue n’a rien à voir avec l’industrie des pêches aujourd’hui disparue à Terre-Neuve, pour cause d’effondrement des stocks, de moratoire et – plusieurs Terre-neuviens l’affirment haut et fort – par ce que les phoques qui sont maintenant mieux protégés que tous les enfants de la terre (grâce à des stars comme Brigitte Bardot et Paul McCartney), que les phoques, donc, mangent à saciété ce qui pourrait être le début d’une relance d’une industrie de la pêche à la morue.

CETTE pêche à la morue est donc une pêche alimentaire. Un peu comme la pêche aux homards est permise aux Autochtones, les Terre-Neuviens ont le droit de pêcher la morue pendant trois semaines. Sans permis mais non sans limite. Cinq par pêcheur par jour et/ou 15 par embarcation. Jody, Keith, Jerry et moi allions donc partir en mer pour en revenir avec 15 morues – pas plus.

Nous sommes donc partis en mer avec Jody au volant. Jerry lui indiquait les spots où arrêter son bateau. Keith observait la scèene avec l’oeil d’un connaisseur de spots. Et moi, j’observais Jerry guider Jody vers des spots avec une certaine incrédulité. Or, Jerry connaissait vraiment les spots. Quand Jerry a dit à Jody d’arrêter son bateau HERE et que Jody a écouté son frérot, il y avait de la morue. Il y avait du FISH. des FISH. Car une morue ne vient jamais seule, comme le veut l’expression un banc de morue. Une morue, ça vit en gang! Et c’est nono pas à peu près.

La méthode de prise est simple. Il faut laisser dérouler un gros fil (de pêche, il va sans dire) ayant au bout un hameçon jusqu’à ce qu’on sente le fond. Comment? Si on ramène le fil trois tours vers soi et qu’après l’avoir laissé déroulé, il ne va pas plus loin, on a atteint le fond. Ensuite, on ramène un peu le fil vers soi et on relâche. Et on recommence. Et pendant ce va et vient, on surveille le p’tit coup. Celui que provoque la morue sur le fil quand elle mord. C’est là que ça peut devenir compliqué pour les néophytes. Je n’en suis pas. J’ai pêché la truite de rivière, de lac, la barbotte, le crapet soleil, le brochet et même l’esturgeon. Un p’tit coup produit un énorme changement dans la tension du fil. Pour qui sait reconnaître le p’tit coup. Ça ne s’explique pas le p »tit coup. Ça se sent. Et ça s’apprend pas l’expérience. Après le p’tit coup, c’est assez simple. On ramène le fil sans s’arrêter vers le bateau et à un moment donné, on voit apparaître une morue.

J’en ai pris trois. Je voulais les prendre en photo mais la carte de la caméra était pleine.  Juré : j’en ai pris trois, dont une pas mal grosse pour une morue des eaux intérieures. Environ 8 livres, m’a dit Jody. C’est Jerry qui a pris la plus grosse. 12 livres, selon Jody. Quand on est revenus au quai, un homme qui examinait les prises a remarqué la morue de 12 livres. «Belle morue«, a-t-il dit.

Keith m’a alors montré du doigt à cette homme et lui a dit : «C’est elle qui l’a attrapée¡». Keith s’est alors tourné vers moi, m’a fait un clin d’oeil et m’a dit : «C’est bien toi qui l’a attrapée cette morue-là, n’est-ce pas?». Je lui ai dit : «Certainement!», idée de conclure dans le FUN notre expédition de FISH.

Fogo Island, le 29 juillet 2009.

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