Cinq observations préliminaires sur Terre-Neuve


1- Les Terre-Neuviens et les Terre-Neuviennes sont accueillants – au point où on se demande s’ils ne sont pas un peu Newfie. Un exemple? Des pêcheurs de Fogo Island que je n’avais jamais vu de ma vie m’ont fait un cadeau incroyable il y a une heure. Ils étaient cinq ou six prenant une bière en en regardant deux autres réparer des filets à la main, quand je leur ai demandé où il était possible d’acheter des fruits de mer. «Tout est fermé mais je pense qu’on peut te trouver quelque chose », m’a dit l’un d’eux. Et il est revenu avec cet énorme sac de crevettes qui a trôné sur ma terrasse, le temps d’une photo.

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2- Quand quelqu’un dit qu’il va à Terre-Neuve, demandez-lui OÙ?. Car dire qu’on va à Terre-Neuve, c’est l’équivalent de dire qu’on va en Afrique. Terre-Neuve est IMMENSE : plus de 15 000 kilomètres de côtes et des centaines de kilomètres de lacs et de forest à l’intérieur. Donc, on va à Gros Morne, ou à St.John’s, ou à Cap Saint-Georges, ou à Bonavista. Comme on dit, quand on passe ses vacances au Québec, qu’on va aux ïles de la Madeleine, en Gaspésie – dans la Baie des chaleurs même -, ou dans Charlevoix.

3- Quand quelqu’un dit qu’il va à Terre-Neuve, la réaction habituelle est le trouver un peu étrange – voir masochiste – de choisir un coin aussi «froid», «venteux», «pluvieux», «humide». Bref, un temps de chien ou encore de merde ou pire, de cul. Or, voir point 1, ça dépend de OÙ on va. Il n’y a pas une météo de Terre-Neuve – sauf à Radio-Canada. Il y a celle de Gros Morne, de St.John’s. de Cap St-Georges, etc. Inutile de poursuivre, vous avez compris. Mais ce qui est le plus important, du moins depuis mon arrivée il y a trois jours, c’est qu’il a fait principalement  BEAU ET CHAUD  à Twillingate, là où j’étais. Tout comme il fait – faisait, le ciel se couvre – BEAU ET CHAUD à Fogo Island, là où je suis depuis quelques heures.

4- Si vous demandez votre route à quiconque est né sur cette île, il vous dira d’abord comment ne pas vous y rendre ou, plus précisément, comment savoir que vous vous êtes égaré. Et ensuite, il vous indiquera le bon chemin. Cette observation m’a d’abord été passée par Chris Driedzec, un artiste de St.John’s né en Nouvelle-Écosse et qui a étudié à l’Université Bishop, de Lennoxville. Depuis, elle se confirme à tout coup. Ainsi, pour venir où je loge, une dame m’a expliqué qu’il y aurait un virage à droite. Mais ne le prends pas : continue tout droit. Si tu ne vois pas une van blanche près d’une maison blanche dans deux minutes, ça veut dire que tu t’es trompée. Cette chose est totalement inutile à savoir mais je la trouve amusante.

5- Si un locateur de cabine, de lodge ou tout autre sorte de gîte vous dit qu’il y a un accès à Internet sans fil dans cette propriété, c’est vrai. Par contre, il pourrait arriver qu’il ne sache pas comment vous faire accéder à son serveur. Comme il pourrait arriver qu’il le sache et décide, consciemment, de vous faire croire qu’il ne le sait pas. Pour vous faire décrocher, justement. Pour traiter, brutalement mais fort efficacement, votre besoin maladif de vérifier vos courriels, de prendre connaissance des nouvelles de votre ville de résidence, ou de partager vos observations dans votre blogue.

Je soupçonne mes hôtes de Twillingate d’avoir pris une telle décision. À la place, j’ai pu goûter pleinement le FUN, FISK and FOLK de leur coin de pays. Et arpenter des sentiers magnifiques sous la FOG.

Maintenant arrivée à Fogo Island sans me perdre – et reliée à Internet – je peux amorcer mes vrais observations sur Terre-Neuve.

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